Je m'appelle Joël et mon pseudo vous apprendra que mon nom commence par un P et que j'habite le 31. Je cours allègrement vers mes 60 ans bien que ma tête me dise que le plafonne à 30 ; ça doit être normal.
Je suis instituteur ; oui, on dit professeur des écoles désormais mais je n'ai jamais eu l'outrecuidance de penser que je professais quoi que ce soit aux trente et quelques cohortes qui sont passées sous ma férule.
J'ai toujours été passionné de véhicules anciens et, dès mon adolescence, j'ai rêvé de posséder une Traction, rêve concrétisé bêtement étant étudiant ; la 11B de 1957 est restée ma propriété à peine un an, le temps de constater que je n'avais ni les moyens ni les compétences pour m'en occuper. Je suis donc passé à une BMW 2002 totalement épuisée, qui me faisait 5L d'huile tous les 1000km, m'obligeant à sortir les bougies régulièrement pour les nettoyer ; c'est d'ailleurs là que j'ai compris qu'il fallait revisser les bougies à la main avant de serrer car j'ai foiré un pas de vis en cassant une bougie dans le bloc. L'enlever et refaire le filetage m'a coûté un bras et, comme je partais au service national, j'ai revendu la bête. Nous étions en 1993.
Ensuite, la vie a fait que j'ai surtout lu LVA et Gazo le temps de travailler, me marier, faire deux enfants, construire une maison, acheter un camping-car pour partir en famille... bref, la voiture ancienne occupait mes lectures mais rien d'autre.
Enfin, les enfants plus grands, j'ai opté pour une Peugeot 403/7 avec laquelle j'ai un peu roulé et avec laquelle mon fils a fait quelques essais... Cette voiture a, finalement, laissé la place du garage à une Cadillac Seville SLS de 1997 qui trône encore à ce jour, dignement, entre les sacs de pellets, les machines à laver et le congélateur du garage.
Désormais lassé du cuir, de la clim auto et du feulement de mon V8 atmo, je rêve de rusticité. C'est alors que mon frère a acquis une 2CV6 Charleston (d'origine mais de série) et que j'ai succombé aux charmes de la belle. Ma connaissance de la 2CV se bornait jusqu'alors à quelques virées étudiantes sur ses places arrières, dont mon crâne se souvient encore puisque mon mètre quatre-vingt-sept était peu compatible avec la conduite nerveuse de mon camarade propriétaire et bien peu scrupuleux de sa monture. Je me souviens d'un passage en ligne droite d'un rond-point, du côté de l'hôpital Purpan de Toulouse, qui me laissa peu ami avec la barre au-dessus de ma tête.
Au début, j'ai fantasmé sur les 2CV des années cinquante, probablement les plus désirables mais aussi les plus exigeantes ; peu de pièces disponibles... et j'ai un peu perdu le goût des bourses à la recherche du boulon d'origine... J'ai constaté avec ravissement que les 2CV des années 80-90 étaient abondamment pourvues en pièces... Maintenant, j'ai surtout envie de tenter l'aventure de me construire MA propre 2CV6, toute neuve, avec l'aide d'un copain mécanicien. Pas question de remonter un moteur, n'est-ce pas, non, mais assembler une voiture, oui. Neuve. Totalement neuve. Et pas forcément "conforme FFVH", donc avec un chassis galva, un allumage électronique, etc. Une voiture qui ne sera pas "CG collection" mais qui sera MA voiture.
Voilà pourquoi je suis ici. Car, même si j'ai pas mal de documentation à ma disposition, le projet est d'envergure pour un type comme moi qui manie plus facilement le clavier et le stylo rouge que la clé de 12. Quand mon garage sera vide, donc quand j'aurai revendu ma Cadillac (pas une petite affaire d'ailleurs, de revendre une américaine en France), je partirai à la recherche d'une épave pour récupérer carte grise, frappe à froid et plaques constructeur. Et ensuite, vive l'aventure !
Bien cordialement,
JoelP31
PS : il parait que vous aimez les images. Alors voici mon "ancienne" du moment. Certes, on est loin des 600cm3 d'une 2CV.
je plaisante)
