Motard et Deuchiste

[louislarénov]

T'as raison mon Charlystone, il est préférable de venir ferrailler dans cette rubrique plutôt que d'envahir le sujet de Ouba-Ouba. On a tous plein de choses à raconter à propos de la moto et je vous ai dit que je vous raconterai ma sortie dans le Jura avec des BMvistes.
Mais auparavant, pour dissiper tout doute et ne pas froisser des membres plus jeunes de ce forum et qui ont le droit, comme les plus anciens, de se sentir motards, je dois préciser que, pour ma part, je vais vous parler d'un temps que les moins de...(chanson connue). Comme dit Ouba-Ouba, tout cela a bien changé et les railleries que je risque d'envoyer ne sont pas là pour ridiculiser la jeunesse. Vous savez que je suis un indécrottable 6 volts suicide et que les avatars ne sont pas ma tasse de thé. Mais comme me le disais Renaud à propos de cette discussion sur les colliers d'échappement, la Deux chevaux, qu'elle soit 6 volts ou phares carrés, elle est dans notre ADN à nous, les vieux, parce qu'on l'a vécue en direct, elle était encore produite quand nous roulions avec, elle était le quotidien de beaucoup de monde et le monde était très différent. Alors, c'est vrai, pour nous les vieux (mais pas forcément tous), ben, c'était mieux avant. je suis vraiment admiratif devant les performances informatiques des générations qui nous suivent et des problèmes qu'elles arrivent à résoudre avec leurs claviers, leurs aillephaunes, quand moi je galère pour prendre une photo de Fury Road et la propulser en transpirant vers mon dossier de restauration. Je suis admiratif de tous ces jeunes casse-cous qui se lancent dans le vide comme des écureuils volants au mépris du danger ou quand ils font trois sauts périlleux arrière avec leurs motos à dix mètres de haut. Quand ils enchaînent je ne sais combien de sommets dans l'Himalaya. Quand ils dévalent à ski des falaises de neige et de glace avec leurs go-pros et, quand même, leurs généreux sponsors. Mais nous avons mis nos pas dans les traces de Maurice Herzog (premier 8000 mètres), on a connu et fréquenté des Edgar Gropiron, tous ces gens qui ont ouvert la voie aux jeunes générations. On n'est SURTOUT pas jaloux de la jeunesse, mais c'est vrai qu'en ce qui concerne, par exemple, ces fameux colliers Burton et qui a fait se réveiller les papys que nous sommes dans une sorte d'amicale levée de bouclier, ben, on réagit différemment avec l'expérience qui va ( pas toujours ) de paire avec la diminution de l'espérance de vie.
C'est pourquoi j'avais décidé de reprendre ma rubrique "jeunesse quand tu nous tient" que vous pouvez toujours trouver dans "anecdotes" au même titre que "vous voulez vraiment rire?". J'avais commencé un texte qui s'est perdu dans les brouillons que je n'arrive pas à retrouver et, donc, Charlystone me donne l'occasion de laisser recourir ma plume. Mais ce sujet n'est pas le mien même si ce long préambule pourrait le laisser penser.
Vivement toutes vos anecdotes motardes, en ce qui me concerne je ferai d'abord une parabole en passant par la Mobylette avant de vous parler de mes héros en moto teutonne.
Pour l'heure, café!

[Deuchémoi]

Préface !

[louislarénov]

Donc on est en1974, fin juillet. J'ai travaillé tout le mois dans une petite entreprise de maçonnerie en banlieue Parisienne où je fais le manœuvre. je fais ça avec beaucoup de plaisir car, pour moi, le mortier est la pâte à modeler des grands. Ca je l'ai écrit aussi mais là n'est pas le sujet. Le sujet c'est les quatre beaux billets de 500 francs, les fameux Pascal, que j'ai obtenus en échange de mon labeur acharné: journées de dix heures du lundi au vendredi + cinq heures le samedi matin, sacs de ciments de 50 kg (on se marre à en porter 3 sur les épaules et tituber jusqu'au tas de sable), tranchées à la main, pas de minipelle, burinage à la main, pas de pistolets-burineurs, crépissage à la truelle, pas d'enduit projeté, curage des égouts à la pelle dans des regards exigus en guettant le borborygme dans les tuyaux qui nous annonce l'arrivée inévitable de fumier humain, enfin toutes ces joies qui font de nous des vainqueurs. On n'est pas habillés comme les Playmobil actuels, casqués, gantés, chaussures de sécurité, genouillères, coudières, téléphaune à l'oreille en train de poser de multiples panneaux et feux tricolores, que quand t'as fini tout ça, il est l'heure de réfléchir à monter dans la camionnette pour se barrer à la soupe, que dis-je, la soupe, Burger King.
Bon, 2000 francs, comme Jamblier dans la Traversée de Paris, qu'est-ce que j'en fais? Je casse les deux premiers billets jaunes pour acheter la monture qui va me rendre un peu motard. Une Mobylette AV 49 d'occasion, suspension avant et arrière, selle biplace, porte-bagage extensible, essence 6 pour cent. Ben oui, parce que j'ai bien 18 ans, mais pas le permis de conduire et encore moins de voiture. Le permis, je le passerai deux ans plus tard pour 500 francs avec 5 heures de conduire sur une Audi 50 et ma première voiture sera...sera??? UNE DEUX CHEVAUX, gagné! 6 volts suicide évidemment avec trois canards autocollant sur le coffre.
C'est pas tout ça, j'ai de la route à faire, je dois me rendre dans le Jura rejoindre mes parents et mes sœurs qui y sont déjà. J'enfile donc une veste de treillis militaire, très mode à l'époque, entre cette veste et mon dos j'ai glissé la guitare dont le manche dépasse derrière ma tête coiffée de ce magnifique casque blanc, pas de lunettes je crois ou alors de ski. La tente US sur le porte-bagage avec quelques effets, paquet de Gitanes blanches dans la poche avec mes deux derniers Pascal et un peu de monnaie. La guitare je la gratouille avec toujours les 4 mêmes accords, Hughes au frais et Graëme Allwright et autre tubes du carnet de chansons dactylographié qui ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s'oublier. Du shit j'en fume pas encore, ça viendra plus tard et je n'en ferai pas une addiction, mais je rigolerai bien quand même.
Moteur!
Je vais descendre par St Denis, Bobigny, Meaux, Sézanne, Troyes, Chatillon, Dijon, Dôle, Morez, Les Rousses, et enfin Mijoux. 540 bons kilos de mètres qui me réjouissent à l'avance. Un vent de liberté souffle sur mon guidon. Aujourd'hui je vais aller jusqu'à Troyes dormir à Copainville. J'ai rempli mon réservoir de BP ZOOM à la pompe automatique qui fonctionne avec des pièces de deux francs et c'est parti. Rouler en région parisienne est encore facile à l'époque, des voitures y'en a mais rien à voir avec aujourd'hui, par contre ça roule encore très vite, mais pas de rond-points, pas de rocades interminables, on passe facile par les centre-ville, facile de s'arrêter boire un café à deux pas de la mob qui cliquette en refroidissant. Bon, j'ai dû faire, je sais pas moi,70 kilomètres, et il se produit un grognement infernal et grandissant vers la roue arrière. Bien sûr, je suis inquiet et je m'arrête au premier garage qui se présente (y'en a partout de ces garages graisseux). L'homme de l'art contemple ma chaîne de transmission, chope une burette, répand généreusement l'huile sur les maillons, me tape dans le dos quand il apprend où je me rend et ne me fait bien sûr rien payer.
Ataleur.

[CHARLYSTONE]

Bonjour Jérôme, tu est un vrai conteur ,ont a des points communs, en 1973, j'ai travaillé 2 mois ,juillet et août ,dans l'entreprise de mon père, en maçonnerie, comme aide, mais je n'avais pas encore l'âge, alors le patron m'a fait un contrat d'apprentissage non renumairee, mais il a donné une prime à mon père de 1500 francs par mois, soit 3000fr,et j'ai acheté ma 1ère mob av 88 bleu toute neuve et un casque jet rouge

[CHARLYSTONE]

Pour tout les motards du forum et les autres, samedi 13 avril, y a une manifestation nationale moto contre le contrôle technique, organisée par LA FFMC, voir leur site, j'irai à celle de Lyon rdv place Bellecour à 13h30

[louislarénov]

Eh oui, Charlystone, on avait les mêmes préoccupations! Ben tu vois, je suis allé voir à quoi ressemble une AV 88, finalement, c'est ce que j'ai entre les jambes pour aller dans le Jura. L'AV 49, c'est la mobylette que j'avais avant et que je me suis fait voler par un loubard de Pontoise. Je l'ai revue place de la gare mais y'avait 4 ou 5 arsouilles autour et je me suis dégonflé...
Ma chaine est dépannée, je repars confiant. Mais la pluie s'annonce, puis se renforce, ce qui fait que j'arrive à Meaux vers midi trempé comme une soupe, le treillis c'est pas étanche. je m'engouffre dans une gargote et demande si je peux manger et faire sécher mes vêtements. C'est visiblement beaucoup pour la Meldoise de patronne (les habitants de Meaux sont des Meldois, pas de jeu de mots svp) qui m'accorde quand même un fil à linge vers sa chaudière; j'avale son frichti sous le regard inquisiteur des piliers de comptoir et me casse le plus vite possible de chez Thénardier. Le soleil est revenu et, combiné avec la vitesse intersidérale de mon équipage, mes nippes sèchent à vue d'œil et j'atterris à Troyes sur le soir. Les passants m'indiquent Copainville, une sorte d'habitat groupé autogéré dont j'ai entendu parler pendant les camps-chantiers des Jeunes Contre la Faim auxquels j'ai participé. Tout cela fait partie du réseau Flower Power de ces années magiques. A l'accueil on me dit que oui, tu peux aller t'installer là bas, y'a déjà une mob. Je sens autant de chaleur qu'à Meaux tout à l'heure, je comprendrai des années plus tard et après réflexion que je ne suis pas assez "typé" déjà à l'époque pour bénéficier de toute l'empathie que j'aurai pu imaginer quand on m'a parlé de ce "village". Je viens, par curiosité, d'aller consulter le site de Copainville qui existe toujours, il y est question de mixité et de tolérance, c'est bon on a compris. En tous cas je sympathise de suite avec le propriétaire de la Peugeot 103 et installe ma tente US à côté de la sienne. Une tente US c'est deux trapèzes de toile réunis au sommet par des boutons, le tout tendu sur deux piquets articulés en bois et quelques sardines. Pas de double-toit ni de tapis de sol. Ce matériel a été fournis aux combattants américains en 39-45. Chaque GI avait un pan de toile et un piquet, à charge pour lui de trouver le soir un survivant également doté pour réunir les morceaux et dormir à l'abri.
Avec mon collègue on casse la croûte avec ce qu'on pu trouver à l'épicerie du "village" pour une somme modique, le camping ,lui, est gratuit. On se raconte nos vies qui commençaient (air connu) et puis dodo. La pluie se remet à tomber et je sens l'eau s'infiltrer sous mon duvet, le sol n'est pas de niveau. Le lendemain, un peu courbatu par l'humidité et les kilomètres passés nous repartons de concert pendant quelque temps jusqu'à ce que mon éphémère copain bifurque vers la Méditerranée. Quel bonheur de rouler au son du moteur flottant! Je suis jeune et immortel, invincible. Le soleil reprend le dessus et d'un coup, j'escalade un talus à fond de badin, béquille (dans l'herbe c'est pas stable, la meule se couche parfois) et j'étale ma tente, mon duvet et tout mon être sous les chauds rayons. Plus loin je fais le plein de nouveau en rase campagne dans un petit garage qui me fait le mélange avec ses bidons d'essence, d'huile mesurée dans des dosettes, j'avais jamais vu ça. Je me dis que, vraiment, à la campagne, ils sont vachement bizarres. En fait, c'est nous, les parisiens, qui somme azimutés avec nos automates...
Après Dôle on attaque le sérieux, la montagne à vache. J'ai traîné un peu en route et l'obscurité commence à m'envelopper. La nuit tombe vite en altitude, les anticlinaux masquent assez vite la lumière et je me faufile dans les combes et les vallées rassuré par cette verticalité de la terre à 2 mètres de la route. En montagne, même petite, le sol prend de de l'importance parce qu'il n'est plus souvent horizontal. Je roule dans un cocon minéral aux odeurs d'épicéa guidé par le pinceau lumineux de mon phare jaune. La fraîcheur gagne aussi avec l'altitude, ma brêle commence à se traîner. Je sais pas pourquoi. Dans le noir je démonte le pot d'échappement en ne manquant pas de me brûler les doigts et continue ma route dans un vacarme qui ne me plaît pas plus que ça, mais j'ai l'impression d'aller plus vite. Je traverse les Rousses endormies et attaque enfin la vallée de la Valserine déserte jusqu'à Mijoux où mes sœurs, averties par le bruit infernal de mon moteur libéré, m'attendent. Embrassades, je suis le héros du jour, mes parents sont heureux et très fiers. Il n'y a pas de prouesse, après tout ma mère à traversé une partie de la France en vélo avec un de ses frères lors de la débâcle de 40.
Voilà ma première expérience "motarde". Mais, d'un autre côté, je ne me suis jamais senti motard au sens de Rickie Banlieue. J'ai fait de la moto longtemps dans ma vie avec des japonaises assez puissantes mais je n'ai jamais été le roule-toujours qui critiquait les "sales caisseux" et leurs cassaient assez lâchement les rétroviseurs dans les embouteillages ou entre la troisième et la quatrième file du périphérique parisien. J'ai fait signe longtemps avec le V de la victoire pour finir par m'en lasser et laisser aux convaincus le soin de tendre la jambe droite ou faire signe de solidarité qu'on croirait Chirac au salon de l'Agriculture. Même les camping-car se font signe, c'est dire!

[Deuchémoi]

...Même les camping-car se font signe, c'est dire!

Et les deuchistes aussi !
Quant aux VWistes, c'est le pouce et le petit doigt, tels les surfeurs décolorés de l'Atlantique.

Belle virée, et beau voyage.

[Thierry94]

Lucien est de retour, ou bien Mammouth et piston…avec ton récit nous voyageons dans les BD historique de motard ou biker

Merci quelle bouffée d’oxygène… et oui tous debout le 13 avril

[CHARLYSTONE]

Très belle histoire ,raconté avec le souci du détail, toute une époque, ça me rappelle mon, périple, avec mon pote Boule,lui en 750 Suzuki et moi en 1100,partie de Lyon, début 1980,pour aller au grand prix d'Autriche à Salsbourg, avec 5000fr en poche,pas de cb,de carte routière, de GPS, le patron du café nous demande de prendre direction Genève et ensuite vous demanderez votre chemin ,nous sommes passés par la Suisse, suite une erreur nous arrivé en Italie puis direction le Liechtenstein, sud de l'Allemagne sous la pluie et comme nous avons oublié nos combinaison de pluie, nous avons acheté des sacs poubelles transformé en panchos, arrivée en Autriche direction Wien puis direction la frontière Hongroise passé la frontière ont a fait demi tour pour Salsbourg ring,au bout de 2 de jours sommes rentrés au circuit tard dans la nuit

[Eric13190]

yes les récits sont de retour, on va se régaler

[louislarénov]

Ah ouiiiiii!!!! les sacs poubelles. J'en ai usé moi aussi du temps de ma 650 XS (ma première moto). Effectivement on avait aussi fait des ponchos et j'avais également enrobé mon sac de voyage qui était sanglé sur le porte-bagage. Il pleut énormément ce jour là. On s'arrête un peu à l'abri pour reprendre des forces, je plonge la main dans la poche de mon Barbour et attrape le paquet de Gitanes. Mais la poche est pleine d'eau, les cibiches sont foutues. Tant pis, on repart sous la pluie. Vient enfin une éclaircie, re-arrêt et je glisse mes gants sous le tendeur du porte-bagage. Seulement y'a un problème parce qu'il n' y a plus de sac de voyage, je l'ai perdu! On fait demi-tour sur 50 kilomètres mais on ne retrouve rien. Alors on rentre et en arrivant à Pontoise je fais opposition sur les chéquiers perdus dans l'aventure. La semaine suivante, ma petite soeur qui était du voyage avec nous sur sa 350 CB redescend dans le Jura par la même route mais avec mon père en 204 Pijot. Arrivée dans les parages de la perte, elle avise un sac poubelle bleu dans le talus; Bingo c'est mon sac avec les chéquiers et les lunettes de vue (entre autre)! Personne n'avait cru utile de ramasser un sac poubelle, du coup j'ai retrouvé mes affaires...

[CHARLYSTONE]

Quelle aventure Jérôme j'ai aussi, et peut-être toi aussi, mis sur mes chaussures des sacs en plastique Leclerc pour protéger contre la pluie et aussi dormir, sous ma bécane, pour éviter le vol,dans une station service en suisse fermé la nuit, lors de mon voyage en Autriche avec mon pote Boule,car ont avait pas fait de change, et ont était presque en panne sèche, le matin le gérant nous avait pris pour des clodos et voulais appeler la police, suite a notre explication il a bien voulu nous vendre de l'essence et payer en franc Français mais avec son taux de change a lui, cet escrocs, puis ont est reparti pour une nouvelle aventure direction les Hautes Alpes

[cirev13]

Bonsoir,
Pour tout résumer : Excellent.
Je suis allé ce matin à une bourse auto moto, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à "tous des copié collé" lu dans un autre post de @louislarénov .
Le côté mobylettes était sympa je vais peut-être ressortir la mienne.
Merci pour ces anecdotes.
Eric

[louislarénov]

Bonjour et merci
Charly, en Suisse ta moto ne craignait rien, il se passe jamais rien en Helvétie. Par contre, ils ne nous aiment pas nous sommes les frouzes, les françouses. J'ai été longtemps frontalier MAIS TRAVAILLANT EN FRANCE pour avoir une opinion. Le but n'est pas ici de chercher la petite bête mais quand je les entends à la boulangerie ici dans le Sud "ça va ou bien?" ça me hérisse le poil.
J'avais une tante Française mariée à un Suisse charmant et plein d'humour (ils en ont) à Commugny. Jeune homme, j'étais allé leur installer des "pas chinois" dans le jardin. Les voisins ont appelé la police...

[Ouba Ouba]

Allez je commence par une belle:
Loin...très loin dans la galaxie...
Pardon, je m'emporte! En 1994, j'achète ma première "vraie" moto: un VFR 750 carat.
Celle-ci est d'occasion et l'ancien proprio y a modifié quelques petites choses comme un kit dynojet et un pot Devil Compétition. Déjà le VFR carat fonctionnait bien mais avec cet équipement, c'était encore mieux ! Quel couple, ca tirait vraiment sur les bras et cela tombait bien c'est ce que j'aimais (et malheureusement que j'aime toujours)

Bref je saisis l'opportunité d'un déplacement pour prendre l'autoroute.
Bien calé à 180 Km/h, je suis en mode vitesse de croisière.
alors oui, nous sommes bien d'accord 180, en voiture c'est bcp mais en moto à caractère sportive, ca équivaut à 130.

Je décide à un moment de tester un peu le fameux v4; il n'y a personne sur l'autoroute, il fait beau, il y a 3 voies, c'est le paradis et c'est le moment.

190-200-210-220 mais qu'est ce que ca pousse! 230-240 km/h mais cela va-t-il s'arreter? allez il me reste 2000 tours, je la pousse jusqu'au bout pour voir? où bien -*flash*- argh, je viens de me faire toper au radar!
-PEAGE DANS 6 KMS- , c'est ce que je vois juste après.
Inutile de savoir ce qui va m'arriver au péage, à 240 km/h, je suis un criminel.

Pour échapper à la sanction, j'ai une idée et je mets encore plus les gaz dans l'idée de trouver une aire de repos providentielle avant le péage et d'y trouver un routier.
Et ma chance -encore- arrive: aire dans 1 km, j'y arrive, trouve un camion et lui explique mon cas en lui demandant s'il ne pourrait pas monter ma moto dans son camion pour "passer le péage", je lui propose des sous mais il refuse l'argent et accepte de m'aider.
Nous chargeons la moto en qqs minutes et partons immédiatement. Au péage: GROS comité d'accueil - ils attendent tous la fameuse moto flashée.
Ils attendent toujours d'ailleurs
Nous sommes passés tranquillement en les voyant s'agiter ne comprenant pas pourquoi la moto mettait autant de temps à arriver.
j'ai chaleureusement remercié mon sauveur du jour avec en plus la satisfaction d'avoir joué un beau tour à ces bonshommes qui voulaient m'obliger à rouler à 130 km/h - moi j'aime ma liberté !

Je terminerai ce récit par ceci: rouler vite; c'est sympa et enivrant, cela procure de belles sensations, il faut toutefois s'assurer d'être bien protégé et avoir une moto bien équipée pour cela (pneus adaptés- partie cycle ad-hoc etc)
Mais SURTOUT et je ne l'ai appris que bien plus tard: La plupart des accidents mortels sur la route se passent:
- de jour
- sur sol sec
- par beau temps
- avec peu de trafic
- sur une autoroute
Les belles histoires sont celles qui se finissent bien et dont on en tire un enseignement

Sauf pour les imbéciles comme moi qui ne comprennent pas tout de suite ce que l'on appelle un "signal fort" mais ca, ce sera pour une seconde histoire

[CHARLYSTONE]

Bien joué l'artiste quand on est jeune et inconscients ont ose tout, mais maintenant c'est plus possible avec l'âge

[louislarénov]

Joli pied de nez aux mal coiffés Mais c'est vrai que la vitesse, c'est enivrant. Par contre pour rouler vite il faut aussi savoir freiner ce que certains Fangio's oublient, en moto comme en voiture du reste.
En tous cas le routier a été au top!

[Deuchémoi]

Tant que l'on se tue soi-même, sans faire de dégâts tierce ...
Sauf que souvent ... y compris les dégâts psychologiques chez celui/celle/ceux qui sera/seront impliqué(s) sans avoir rien demandé, dans le carton !

[Ouba Ouba]

eh oui, j'ai pu effectivement constater que ce n'était malheureusement pas les fautifs qui prenaient le plus dans les accidents

[Deuchémoi]

Je tiens juste à préciser, avant que le débat ne tourne à "les bons contre les méchants", que cela est vrai quelque soit la situation. Les "caisseux" sont aussi coupables dans leur connerie que les autres.

[Deuchémoi]

Je tiens juste à préciser, avant que le débat ne tourne à "les bons contre les méchants", que cela est vrai quelque soit la situation. Les "caisseux" sont aussi coupables dans leur connerie que les autres.
Mon propos était d'ordre général.

[louislarénov]

Chose promise, chose due, mes BMWistes.
J'ai quitté le Jura pour venir m'installer dans la Loire vers St Etienne. Je vais découvrir dans cette région une population bien sympathique et travailleuse, souvent maniaque puisque beaucoup sont héritiers de la tradition de l'industrie notamment les armes, les cycles, les machines-outils. Il y a beaucoup de mécaniciens de précision nécessaires à la maintenance des usines. Donc population chaleureuse et travailleuse et très ponctuelle ( ça nous change du Sud et à tous les niveaux...)
Je suis arrivé dans la région avec, entre autres, une 1100 GSXF pas toute jeune et complètement bariolée par son précèdent propriétaire. Quatre en un très bruyant quand on essore la poignée, des chevaux un peu partout, c'est une routière un peu lourde qui laisse de la place à la passagère. Position de conduite pas trop couchée, pare-brise coulissant bref, un bon compromis entre sportive et GT. Il faut admettre que ces Japonais savent faire des motos attrayantes et pas vilaines.
J'habite pour un temps chez ma sœur et mon beau-frère possède une BMW (1100 RT, c'est possible ?). A cette époque je n'ai pas d'à priori envers ces machines. Tout petit j'ai eu la joie de rouler à cheval sur le réservoir d'une BM noire qui appartenait à un curé. On se tenait à une espèce de grosse vis moletée au milieu du guidon. Plus tard j'ai eu le plaisir d'essayer une BM 4 cylindres en ligne horizontale avec un pare-brise immense (K 1100) et elle m'avait sérieusement impressionné. Mais je ne sais pas exactement pourquoi, je n'ai jamais été tenté par ces mécaniques, pas plus que ça.
Alors je roule un peu avec mon beauf et puis des copains avec des motos normales, ma sœur a une VN bicylindre, un autre une CBR XX (mais il ne freine que de l'arrière!), on part en week-end et même en vacances ensemble, je vous raconterai sûrement aussi.
De fil en aiguille la situation professionnelle de J. évolue, il fréquente de plus en plus de fournisseurs de son usine qui ont, eux, des 1150. Alors ,il achète une 1150. Elle lui porte porte pas chance, elle a un vice qui la pousse chez le garagiste souvent. Il la revend et reprend la même, comme celles de ses potes. Je sors de temps en temps avec eux, il sont un peu bourgeois arrivistes mais ça m'est égal, ils me brocardent sur ma vieille japonaise, on rigole bien.
Ces gens aiment faire des sorties à thème. Ca peut être Vercors, gorges du Verdon ou autre. Et comme il savent que je viens du Jura ils me demandent d'organiser un week-end dans la région où j'ai passé 22 ans, allez Jérôme ta qu'es rigolo, vas-y ta qu'est rigolo !
J'élabore donc un programme: Ce sera départ de Saint-Foy l'Argentière, la Dombe, Nantua, cascades du Hérisson avec pique-nique et Mijoux où nous dormirons à l'hôtel. Le dimanche retour par Cerdon et le Bugey.
Quelle ne fut pas ma surprise le jour du départ de constater que:
-Un BMWiste Stéphanois, ça sait pas se lever et ça arrive forcément en retard au lieu de ralliement, déjà on prend du retard (eux ne sont pas ponctuels)
-Ca part sans avoir fait le plein donc on s'arrête tout le temps parcequ'ils sont pas fichus de le faire TOUS EN MEME TEMPS!
-Ca traine, donc on en perd en route et il faut s'arrêter, attendre, faire demi-tour et aller récupérer les flâneurs.
-Ca se disperse au lieu de se concentrer sur l'itinéraire que je leur ai succinctement brossé au ralliement, croyant qu'ils sont tous assez intelligents et réceptifs pour comprendre qu'il faut rouler un peu!
Donc sans cesse les recadrer pour ne pas qu'ils s'échappent dans un vide-greniers comme à Ars, une kermesse ou autre; des vrais gamins dans une cour de récréation, un proupeau de moutons, quoi...
Résultat: pique-nique au lac de Nantua où nous arrivons péniblement à 13 heures. Depuis le départ on a dû faire 120 kilomètres, on devrait être 100 plus loin mais ça m'est égal, je suis plein de bonne humeur, ma cavalière me fait croquer des carottes crues en guise de repas, je fais mon clown c'est comme ça qu'on m'aime.
On redémarre enfin et 20 kms plus loin on a déjà perdu la moitié de l'effectif. Avec les russe, sur son tas de merde (comprendre TDM pour les novices) , on s'arrête, on attend mais ça ne vient pas. Je fais demi-tour et je retrouve les instruits, c'est une Stéphanoise qui a fait un malaise, elle est coutumière... Bon, ça va? elle a les yeux un peu révulsés mais on arrive à repartir par de petites routes en sous-bois, je ne désespère pas encore de les tirer jusqu'aux cascades ce soir. Mais là, sous les arbres, un BMWiste Stéphanois parvenu ça roule à environ 19,32 à l'heure. Dans les rétro je vois le dernier là-bas tout au fond au moins à 500 mètres. Je réalise enfin que mon programme s'effondre. Le russe (motard normal, moto normale, plombier, un pote à moi) en profite pour me doubler et prendre la tête. Mais je suis découragé, vas-y Klimenko, je te suis! Forcément on se retrouve à Oyonnax (pas prèvu) puis St Claude où tous sont fatigués, donc on boit un coup en terrasse. je propose de monter directement à Mijoux, c'est tout près, les cascades on verra demain. Au moment de repartir les BMWistes doivent encore aller faire de l'essence! Nous on part et on se tire une bourre sous le Chapeau de Gendarme (pas oublier de klaxonner sous le tunnel), les autres nous rejoindront bien à l'hôtel où nous sommes attendus. Ils arrivent effectivement plus de deux heures après nous car après l'essence ils on été bloqués par une commémoration du débarquement, on doit être en 2004. De notre côté, nous sommes douchés et on a déjà tordu une bouteille de blanc chez Gropipi, on s'apprête à attaquer la deuze mais ma grande sœur est fatiguée, il faut aller diner.
Repas donc au restaurant où j'apprends qu'il existe une philosophie BMW, chose que j'ignorais bien sûr. Ca consiste en gros à rêvasser au guidon en regardant les petites fleurs, ben les gars, faut partir en Solex! Qu'est-ce qu'on a pu les chambrer avec Babouin et le russe!!!!
Coucouche vers minuit, demain: cascades.
Le lendemain, je me lève et je les bouscule, y'n'se réveillent pas, c'est l'altitudeuuuu. Je tambourine dans les portes de chambres en sonnant le ralliement et on se retrouve enfin au petit déjeuner dans cette salle de restaurant où j'ai tant de souvenirs. Mais il faut voir la tête des amateurs de mécaniques à base de radiateurs en fonte, hagards, les yeux vides encore vissés dans l'oreiller! Et moi, l'excité qui leur donne des grandes claques dans le dos. Déjeuner fini on va accrocher les valises sur les machines. Alors, on y va? Et là ma sœur dit non, on va visiter la bijouterie. C'est vrai que pour moi qui ai habité plus de 20 ans là-haut, la bijouterie ne fait pas partie des priorités, je la connais de long en large (elle est très longue) je ne l'ai pas incluse dans mon programme. Alors je ronchonne un peu et décide de partir aux cascades avec Vladimir, on se reverra un de ces week-end au Chapelier, salut! Donc on se sépare. Pendant que les nouveaux riches vont faire voir qu'ils ont du trèfle nous on va contempler le Mont-Blanc depuis La Faucille, on fait tranquillement le tour du lac des Rousses, on achète des produits du terroir pour le pique-nique, on traîne un peu et on repart vers les fameuses cascades. En route on rattrape nos escargots qui ont enfin pris la bonne direction, on les suit, je les guide de temps en temps, pas les brusquer et ON ARRIVE! Mais ma déconvenue est grande les cascades sont devenues un site protégé (c'est plus), le parking est obligatoire et payant on ne peut plus se garer sous les arbres ni pique-niquer sur les tables qui ont disparu (c'est moins). Tant pis, on monte vers la Queue de Cheval, le clou de la visite. Mais les BMWistes sont fatigués, ils n'iront pas plus loin, ils n'ont pas pris de pique-nique non plus donc iront manger au resto du site. Car des BMWistes comme eux ça sort pour bouffer. Moi, pour le compte, je fais ma tête des grands jours et mange au pied d'un arbre avec mes copains. On se tire enfin chez nous par les petites routes du Bugey et de la Dombe que Vlad nous fait découvrir. J'apprendrai plus tard que les ingénieurs ont traîné au restau et sont rentrés dare-dare par l'autoroute avec tous les blaireaux du week-end: vive la philosophie BMW!
Jérôme très déçu. Je crois que mon aversion pour cette population date de là.

[Deuchémoi]

Ca change de ton et d'humeur !!
C'était la minute tristounette !

[CHARLYSTONE]

Belle histoire , alors 2 choses, je connais, malheureusement, Saint Foy L'Agentiere,car il y a un centre de réadaptation fonctionnel, pour les grands blessés de la route, en février 1980,, j'ai acheté ma 1ère grosse moto neuve, avec mes sous et un crédit de 2 ans, une Suzuki GS1000, noir et bleu, magnifique bécane, à cette époque mon jeune frère venait de passer son permis de grosse moto, car il a avait une CB125 Honda et voulait comme moi rouler avec une 1000,début de l'été je pars en week-end avec un ami, convoyer une voiture à Canne, à cette époque je travaille chez Europcar location de voiture et passer le Week-end à Saint tropez, où un autre ami nous avait invité, il avait une chambre de bonne juste au dessus du Café du port, mondialement connue à cause du film de Louis de Funes,
.donc mon frère me demande de lui prêter ma moto pour le week-end et me promet de faire très attention, pour aller voir sa nouvelle copine ,je lui prête avec mes recommandations, tout se passe bien, je remonte le dimanche, arrivée à la maison, je remarque du monde chez moi, puis ma jeune sœur vient vers moi et me dit que mon frère est à l'hôpital à Lyon gravement blessé et que une fille est dans le coma entre la vie et la mort ,après explication, un jeune gros CONNARD, avait emprunter la voiture de son père, une Audi 100 coupé, et avait percuté de plaine face ma moto laissant sur le carreaux mon jeune frère de 18ans et demi et sa jeune copine de 16ans, l'accident à eu lieu juste devant la maison de la jeune fille il venait juste de démarrer quand la voiture les a percuté, d'après les témoins la voiture fesai la course avec une autre quand elle perdue le contrôle, le jeune venait d'avoir le permis et la voiture n'était pas assuré, bon bref, la,jeune fille après 2 mois de coma s'en sort avec des séquelles et mon frère aussi avec de multiples fractures, voilà pourquoi ils ont passé 1 an au centre de réadaptation de Sainte Foy L'Agentiere,
Ps : en allant voir mon frère et la jeune fille, avec quelques potes motards, j'ai rencontré une fille,que je ne connaissait pas,qui venait souvent voir sa sœur, avec ses parents, nous avons sympathisé, et je lui proposé de la ramener et de prendre un verre avec mes potes motards, et voilà comment j'ai rencontré celle qui allait devenir ma femme nous sommes toujours ensemble depuis 44 ans en juin prochain
J'espère que j'ai pas plombé l'ambiance

[louislarénov]

Non Charly, ne t'inquiète pas je connais bien le centre de rééducation de ste Foy puisque j'ai (j'avais , il est mort) un pote paraplégique qui a fait sa rééducation là-bas. Pierre avait un mental exceptionnel, une volonté de fer et un gros penchant pour la tisane ce qui fait que nous avons vite sympathisé. J'ai fait la Corse avec lui (il avait un trike) sur ma FJR, la dernière moto que j'ai eue. Je pourrais vous parler des heures de cette amitié mais ça sortirait de deuchiste et motard (quoique).
En écrivant mes aventures BMWistes il m'a semblé me rappeler que tu as eu un tas de merde, non?

[louislarénov]

T'es un gros dragueur

[CHARLYSTONE]

T'es un gros dragueur

Non pas du tout c'est les choses de la vie d'un malheur on trouve le bonheur

[CHARLYSTONE]

Je te raconterai, la suite de cette histoire, comment j'ai pu racheter une autre moto, car mon père refuse catégoriquement, que l'ont remonte sur une bécane hors de question, la suite après ton histoire

[Ouba Ouba]

Chose promise, chose due, mes BMWistes.
J'ai quitté le Jura pour venir m'installer dans la Loire vers St Etienne. Je vais découvrir dans cette région une population bien sympathique et travailleuse, souvent maniaque puisque beaucoup sont héritiers de la tradition de l'industrie notamment les armes, les cycles, les machines-outils. Il y a beaucoup de mécaniciens de précision nécessaires à la maintenance des usines. Donc population chaleureuse et travailleuse et très ponctuelle ( ça nous change du Sud et à tous les niveaux...)
Je suis arrivé dans la région avec, entre autres, une 1100 GSXF pas toute jeune et complètement bariolée par son précèdent propriétaire. Quatre en un très bruyant quand on essore la poignée, des chevaux un peu partout, c'est une routière un peu lourde qui laisse de la place à la passagère. Position de conduite pas trop couchée, pare-brise coulissant bref, un bon compromis entre sportive et GT. Il faut admettre que ces Japonais savent faire des motos attrayantes et pas vilaines.
J'habite pour un temps chez ma sœur et mon beau-frère possède une BMW (1100 RT, c'est possible ?). A cette époque je n'ai pas d'à priori envers ces machines. Tout petit j'ai eu la joie de rouler à cheval sur le réservoir d'une BM noire qui appartenait à un curé. On se tenait à une espèce de grosse vis moletée au milieu du guidon. Plus tard j'ai eu le plaisir d'essayer une BM 4 cylindres en ligne horizontale avec un pare-brise immense (K 1100) et elle m'avait sérieusement impressionné. Mais je ne sais pas exactement pourquoi, je n'ai jamais été tenté par ces mécaniques, pas plus que ça.
Alors je roule un peu avec mon beauf et puis des copains avec des motos normales, ma sœur a une VN bicylindre, un autre une CBR XX (mais il ne freine que de l'arrière!), on part en week-end et même en vacances ensemble, je vous raconterai sûrement aussi.
De fil en aiguille la situation professionnelle de J. évolue, il fréquente de plus en plus de fournisseurs de son usine qui ont, eux, des 1150. Alors ,il achète une 1150. Elle lui porte porte pas chance, elle a un vice qui la pousse chez le garagiste souvent. Il la revend et reprend la même, comme celles de ses potes. Je sors de temps en temps avec eux, il sont un peu bourgeois arrivistes mais ça m'est égal, ils me brocardent sur ma vieille japonaise, on rigole bien.
Ces gens aiment faire des sorties à thème. Ca peut être Vercors, gorges du Verdon ou autre. Et comme il savent que je viens du Jura ils me demandent d'organiser un week-end dans la région où j'ai passé 22 ans, allez Jérôme ta qu'es rigolo, vas-y ta qu'est rigolo !
J'élabore donc un programme: Ce sera départ de Saint-Foy l'Argentière, la Dombe, Nantua, cascades du Hérisson avec pique-nique et Mijoux où nous dormirons à l'hôtel. Le dimanche retour par Cerdon et le Bugey.
Quelle ne fut pas ma surprise le jour du départ de constater que:
-Un BMWiste Stéphanois, ça sait pas se lever et ça arrive forcément en retard au lieu de ralliement, déjà on prend du retard (eux ne sont pas ponctuels)
-Ca part sans avoir fait le plein donc on s'arrête tout le temps parcequ'ils sont pas fichus de le faire TOUS EN MEME TEMPS!
-Ca traine, donc on en perd en route et il faut s'arrêter, attendre, faire demi-tour et aller récupérer les flâneurs.
-Ca se disperse au lieu de se concentrer sur l'itinéraire que je leur ai succinctement brossé au ralliement, croyant qu'ils sont tous assez intelligents et réceptifs pour comprendre qu'il faut rouler un peu!
Donc sans cesse les recadrer pour ne pas qu'ils s'échappent dans un vide-greniers comme à Ars, une kermesse ou autre; des vrais gamins dans une cour de récréation, un proupeau de moutons, quoi...
Résultat: pique-nique au lac de Nantua où nous arrivons péniblement à 13 heures. Depuis le départ on a dû faire 120 kilomètres, on devrait être 100 plus loin mais ça m'est égal, je suis plein de bonne humeur, ma cavalière me fait croquer des carottes crues en guise de repas, je fais mon clown c'est comme ça qu'on m'aime.
On redémarre enfin et 20 kms plus loin on a déjà perdu la moitié de l'effectif. Avec les russe, sur son tas de merde (comprendre TDM pour les novices) , on s'arrête, on attend mais ça ne vient pas. Je fais demi-tour et je retrouve les instruits, c'est une Stéphanoise qui a fait un malaise, elle est coutumière... Bon, ça va? elle a les yeux un peu révulsés mais on arrive à repartir par de petites routes en sous-bois, je ne désespère pas encore de les tirer jusqu'aux cascades ce soir. Mais là, sous les arbres, un BMWiste Stéphanois parvenu ça roule à environ 19,32 à l'heure. Dans les rétro je vois le dernier là-bas tout au fond au moins à 500 mètres. Je réalise enfin que mon programme s'effondre. Le russe (motard normal, moto normale, plombier, un pote à moi) en profite pour me doubler et prendre la tête. Mais je suis découragé, vas-y Klimenko, je te suis! Forcément on se retrouve à Oyonnax (pas prèvu) puis St Claude où tous sont fatigués, donc on boit un coup en terrasse. je propose de monter directement à Mijoux, c'est tout près, les cascades on verra demain. Au moment de repartir les BMWistes doivent encore aller faire de l'essence! Nous on part et on se tire une bourre sous le Chapeau de Gendarme (pas oublier de klaxonner sous le tunnel), les autres nous rejoindront bien à l'hôtel où nous sommes attendus. Ils arrivent effectivement plus de deux heures après nous car après l'essence ils on été bloqués par une commémoration du débarquement, on doit être en 2004. De notre côté, nous sommes douchés et on a déjà tordu une bouteille de blanc chez Gropipi, on s'apprête à attaquer la deuze mais ma grande sœur est fatiguée, il faut aller diner.
Repas donc au restaurant où j'apprends qu'il existe une philosophie BMW, chose que j'ignorais bien sûr. Ca consiste en gros à rêvasser au guidon en regardant les petites fleurs, ben les gars, faut partir en Solex! Qu'est-ce qu'on a pu les chambrer avec Babouin et le russe!!!!
Coucouche vers minuit, demain: cascades.
Le lendemain, je me lève et je les bouscule, y'n'se réveillent pas, c'est l'altitudeuuuu. Je tambourine dans les portes de chambres en sonnant le ralliement et on se retrouve enfin au petit déjeuner dans cette salle de restaurant où j'ai tant de souvenirs. Mais il faut voir la tête des amateurs de mécaniques à base de radiateurs en fonte, hagards, les yeux vides encore vissés dans l'oreiller! Et moi, l'excité qui leur donne des grandes claques dans le dos. Déjeuner fini on va accrocher les valises sur les machines. Alors, on y va? Et là ma sœur dit non, on va visiter la bijouterie. C'est vrai que pour moi qui ai habité plus de 20 ans là-haut, la bijouterie ne fait pas partie des priorités, je la connais de long en large (elle est très longue) je ne l'ai pas incluse dans mon programme. Alors je ronchonne un peu et décide de partir aux cascades avec Vladimir, on se reverra un de ces week-end au Chapelier, salut! Donc on se sépare. Pendant que les nouveaux riches vont faire voir qu'ils ont du trèfle nous on va contempler le Mont-Blanc depuis La Faucille, on fait tranquillement le tour du lac des Rousses, on achète des produits du terroir pour le pique-nique, on traîne un peu et on repart vers les fameuses cascades. En route on rattrape nos escargots qui ont enfin pris la bonne direction, on les suit, je les guide de temps en temps, pas les brusquer et ON ARRIVE! Mais ma déconvenue est grande les cascades sont devenues un site protégé (c'est plus), le parking est obligatoire et payant on ne peut plus se garer sous les arbres ni pique-niquer sur les tables qui ont disparu (c'est moins). Tant pis, on monte vers la Queue de Cheval, le clou de la visite. Mais les BMWistes sont fatigués, ils n'iront pas plus loin, ils n'ont pas pris de pique-nique non plus donc iront manger au resto du site. Car des BMWistes comme eux ça sort pour bouffer. Moi, pour le compte, je fais ma tête des grands jours et mange au pied d'un arbre avec mes copains. On se tire enfin chez nous par les petites routes du Bugey et de la Dombe que Vlad nous fait découvrir. J'apprendrai plus tard que les ingénieurs ont traîné au restau et sont rentrés dare-dare par l'autoroute avec tous les blaireaux du week-end: vive la philosophie BMW!
Jérôme très déçu. Je crois que mon aversion pour cette population date de là.

il me semblait que ce post était dédié aux motos et non aux BMW et autres Harleys ?!?

[Ouba Ouba]

Belle histoire , alors 2 choses, je connais, malheureusement, Saint Foy L'Agentiere,car il y a un centre de réadaptation fonctionnel, pour les grands blessés de la route, en février 1980,, j'ai acheté ma 1ère grosse moto neuve, avec mes sous et un crédit de 2 ans, une Suzuki GS1000, noir et bleu, magnifique bécane, à cette époque mon jeune frère venait de passer son permis de grosse moto, car il a avait une CB125 Honda et voulait comme moi rouler avec une 1000,début de l'été je pars en week-end avec un ami, convoyer une voiture à Canne, à cette époque je travaille chez Europcar location de voiture et passer le Week-end à Saint tropez, où un autre ami nous avait invité, il avait une chambre de bonne juste au dessus du Café du port, mondialement connue à cause du film de Louis de Funes,
.donc mon frère me demande de lui prêter ma moto pour le week-end et me promet de faire très attention, pour aller voir sa nouvelle copine ,je lui prête avec mes recommandations, tout se passe bien, je remonte le dimanche, arrivée à la maison, je remarque du monde chez moi, puis ma jeune sœur vient vers moi et me dit que mon frère est à l'hôpital à Lyon gravement blessé et que une fille est dans le coma entre la vie et la mort ,après explication, un jeune gros CONNARD, avait emprunter la voiture de son père, une Audi 100 coupé, et avait percuté de plaine face ma moto laissant sur le carreaux mon jeune frère de 18ans et demi et sa jeune copine de 16ans, l'accident à eu lieu juste devant la maison de la jeune fille il venait juste de démarrer quand la voiture les a percuté, d'après les témoins la voiture fesai la course avec une autre quand elle perdue le contrôle, le jeune venait d'avoir le permis et la voiture n'était pas assuré, bon bref, la,jeune fille après 2 mois de coma s'en sort avec des séquelles et mon frère aussi avec de multiples fractures, voilà pourquoi ils ont passé 1 an au centre de réadaptation de Sainte Foy L'Agentiere,
Ps : en allant voir mon frère et la jeune fille, avec quelques potes motards, j'ai rencontré une fille,que je ne connaissait pas,qui venait souvent voir sa sœur, avec ses parents, nous avons sympathisé, et je lui proposé de la ramener et de prendre un verre avec mes potes motards, et voilà comment j'ai rencontré celle qui allait devenir ma femme nous sommes toujours ensemble depuis 44 ans en juin prochain
J'espère que j'ai pas plombé l'ambiance

belle histoire in fine