Jeunesse, quand tu nous tiens

Racontez-nous vos anecdotes ou autres histoires de vous et votre deuche!! Ce sera un plaisir de vous lire.

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louislarénov
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Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

Ca se passe en octobre-novembre 81 me semble t'il. J'habite dans le Haut-Jura depuis trois ans, moi qui suis Parisien de hasard, c'est un bonheur. L'ambiance à cette époque, c'est vraiment les bronzés font du ski. Mais pour l'heur, ma petite soeur se marie à Pontoise. C'est à 500 bornes. Ma femme est partie en avance, peut-être en train, je me rappelle plus, je rejoindrai toute la troupe avec ma deuch suicide mais à capot moderne, compteur derrière le volant, je me rappelle plus quel est le modèle exact. En tous cas elle est multicolore avec des pièces de carrosserie de toutes les couleurs. Donc, le vendredi soir, semaine terminée (je travaille alors dans les TP) je prends la route, ce sera Les Rousses Champagnole, Dôle, Dijon, Avallon, Auxerre, Sens, Paris, Pontoise par la nationale. Avec mon engin poussif, il ne me viendrait pas à l'esprit de prendre l'autoroute. Et puis cette route, je l'ai déjà tellement faite avec mes parents pour aller au ski et, plus tard en mobylette (AV 49) que c'est toujours un plaisir de la reprendre. Et puis on est jeunes! Donc, je partas. Très vite après avoir quitté les montagnes où je suis un peu seul sur la route, le soir tombe, nous sommes en automne. La deuch 6 volts éclabousse ce qu'elle peut avec ses modestes ampoules à baïonnette, ma vitesse est à peu près de 65 km par heure comme disent nos instruits de météorologues. Devant moi y'a un camion, je peux pas le doubler, alors je reste sagement derrière, en plus il me "tire" avec son aspiration. A un moment pourtant je décide de le dépasser, je progresse le long de la remorque mais, arrivé au niveau de la cabine, la pression du vent me giffle et me "bahute" dans tous les sens, je reviens derrière. Comme je suis un jeune con, je tente 3 fois la manoeuvre qui finit enfin par aboutir. Je me rabats devant le camion, plus d'aspiration, il me colle au cul klaxon bloqué, lui, il a du 24 volts, il fait jour dans mon navire!
La prochaine aire de dégagement je braque à droite et laisse passer mon rival. Mon voyage se termine très tard dans la nuit, demain on jette du riz.
Au château où a lieu la fête, on danse, on mange mais je suis vite fatigué, la nuit a été très courte, je rentre avec mon Arlequin me glisser dans un bon lit.
Je profite de ce court séjour en région parisienne pour repeindre ce caméléon en jaune crême, bien sûr avec de la peinture bâtiment pour ferraille diluée au white, le résultat est bien. Des voitures, j'en ai repeint au moins quatre avec de la peinture comme ça, je sais pas si ça a tenu dans le temps, on changeait tout le temps de bagnoles (j'ai fait un décompte dernièrement, j'ai dû en avoir 37 + les motos). Faut dire qu'on les achetait 500 balles, le CT n'existait pas, on les cassait, les jetait à la casse. Quand je pense à toutes les merveilles dont je me suis débarrassé et qui ont dû finir dans les cascades de Jean Sunny...
Bon, maintenant je repars vers le jura, seul, ma femme va me rejoindra avec une autre deuch qu'on vient de nous donner pendant le mariage. Il s'agit maintenant d'une autre suicide mais 23 nervures. Je ne suis pas vraiment seul dans l'auto, j'ai un congélateur dans le dos, pas trop grand j'ai pu fermer la malle. 65 par heure de nouveau, c'est long, arrivé à Champagnole au gré d'une descente, je suis presque à 80 quand un c...ard à 100 mètre à gauche, s'engage sur la route devant moi. Le con! j'arrive ventre à terre à son cul, c'est interdit de dépasser, m'en fous, j'enroule 100 mètres de ligne jaune dans le coffre en klaxonnant et tout de suite, on entre dans Champagnole. La voiture que j'ai doublée me repasse devant et ralentit, merde je la redépasse et, en faisant cela, je remarque en amorçant ma manoeuvre, un bras tendu et galonné par la vitre de droite. Sapristi! les bleus! En finissant mon dépassement je m'aperçois que je suis en train de franchir un feu tricolore qui m'annonce une seule couleur: orange qui vire au rouge à la hauteur de mes portières avant. Bingo! Là je réalise que je suis dans la mélasse, la voiture banalisée (ou personnelle d'un bleu, les voitures banalisées à cette époque, ça n'existe pas beaucoup) me suit gentiment sans chercher à me doubler et m'intime de me ranger à droite ce que je m'empresse de faire.
"vous savez pourquoi on vous arrête?
-ben oui, le feu rouge, bafouillé-je
-ça, mais surtout le dépassement sur la ligne jaune, vous voyez quelque chose là-dedans ? ( me montrant le rétroviseur "étoilé"), allumez vos phares! Ah, y'en a un qu'est grillé!
-pas de problème, j'ai ma boite d'ampoules
Mais je sais pertinemment que je ne pourrais pas dépanner une ampoule baïonnette avec celle à trois broches que j'ai en secours...
-bon, allez, je vous verbalise.
Ils verbaliseront et me laisseront quand même repartir. Ca passera au tribunal et, plus tard, les bleus de mon village viendront gentiment me retirer mon permis.


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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Pat_finlande »

Belle histoire!

Jura - Paris en 2CV, belle epopee :wink:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Deuchémoi »

L'avantage, c'est que tu t'en souviens toujours ... :gnark:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par CHARLYSTONE »

Belle histoire :pouce: par contre tu ne dit pas la suite judiciaire, tu a eu une amende es ce que tu a perdu ton permis ensuite comment c'est terminé le retour de ton épouse a bord de la 2cv tu a refait ce voyage etc...;) :mdrr: :salut:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

je vous raconte la suite dès que possible
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Deuchémoi »

CHARLYSTONE a écrit : 28 janv. 2022, 20:42 Belle histoire :pouce: par contre tu ne dit pas la suite judiciaire, tu a eu une amende es ce que tu a perdu ton permis ensuite comment c'est terminé le retour de ton épouse a bord de la 2cv tu a refait ce voyage etc...;) :mdrr: :salut:
T'as pas lu jusqu'au bout, toi !
;)
louislarénov a écrit : 28 janv. 2022, 20:00 -bon, allez, je vous verbalise.
Ils verbaliseront et me laisseront quand même repartir. Ca passera au tribunal et, plus tard, les bleus de mon village viendront gentiment me retirer mon permis.
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par CHARLYSTONE »

Bonjour Deuchemoi, j'ai bien lu ,c'est une belle histoire, ont pourrait faire une rubrique type "Raconter nous une histoire "qui auras pour thème la 2cv, car ces jours si les soirée d'hiver sont longue et tout le monde n'a pas un garage ou endroit pour bricoler ça 2cv,et en plus c'est sympa les aventures de la 2cv :mdrr: ;)
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par denis56 »

Décidément ce "Louis" il en a toujours une à raconter !! :clap: :tchin:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Deuchémoi »

CHARLYSTONE a écrit : 29 janv. 2022, 09:04 ont pourrait faire une rubrique type "Raconter nous une histoire "qui auras pour thème la 2cv,
C'est bien le but de ce salon "Anecdotes" !
;)
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

Pat-finlande a dit, Jura-Paris, belle épopée. Mais dans ces années dont je vous parle, on ne se posait pas la question, on roulait avec ce qu'on avait sous la main. En, je vous rappelle que j'avais déjà fait ce trajet à mobylette (que j'avais achetée avec mon premier salaire, quatre billets de 500 Fr ) mais dans l'autre sens et retour. Il faut dire aussi que, enfants, nous avions souvent roulé sur ces nationales dans les deux chevaux de nos parents pour nous rendre dans les montagnes ou en Saône et Loire dans la famille. Je me rappelle voir Papa "étudier ses cartes" la veille du départ, tirer la jauge à essence et faire "ses niveaux" le jour de la grande aventure, pendant que Maman préparait les valises. Elle avait fait aussi confectionné les sandwiches pour le pique-nique, le voyage allait durer la journée. Nous étions trois enfants à l'arrière, ma petite sœur héritant inévitablement, la pauvre, de la barre du milieu. Je me rappelle vaguement du rond-point de Fontainebleau et, très vite, c'était la plongée dans la France rurale, nous laissions derrière nous la grisaille parisienne, à nous les grands espaces et le ciel plus lumineux. A cette époque, les nationales passaient par les centre-ville, les rocades interminables n'existaient pas, encore moins les innombrables rond-points financés par le Conseil Général. On pouvait s'arrêter au bar du "Bon Coin" dans n'importe quelle localité sans parcmètre, manger une glace ou acheter des illustrés, Bibi Fricotin, les Pieds Nickelés ou Fripounet. On trouvait une station service tous les 5 km ou le compteur des francs tournaient moins vite que celui des francs, mais presque à égalité, en gros un litre de bon ordinaire pour un franc. On nous donnait des vignettes fidélité ou des pièces commémorant les victoires de Napoléon à collectionner. De retour sur la route, il fallait braver tous les inconvénients induits par l'exigüité de la chaussée bombée (deux voies étroites sans bande d'arrêt d'urgence), sa sinuosité (on peut parfois encore deviner de chaque côté de nos routes modernes les anciens virages qui ont été corrigés), les poids-lourds qui avaient le droit de rouler le samedi et le dimanche et la foule impatiente du fameux chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens cher aux journalistes. Nous pouvions passer d'interminables minutes derrière un camion qui, juché sur ses lames de ressort archaïques, rebondissait de dos d'âne en nids de poule. Alors, Papa, écartelé entre les appels de phares du gros bourgeois dans sa DS en quatrième position derrière nous dans l'interminable bouchon et les cris de frayeur de notre mère, tentait un dépassement. Là, le silence devenait profond dans l'habitacle (à part le bruit du bicylindre poussé dans ses derniers retranchements), le buste de Papa se rapprochait du volant dans une crispation théâtrale et, parfois, nous pouvions nous rabattre devant le camion et profiter quelques instants d'une vue vierge de tout véhicule. Jusqu'au moment où le vainqueur en Citroën oléopneumatique nous dépassait enfin en nous assassinant de son klaxon italien. Car, même pour lui et la possibilité de rouler à 200 partout dans l'hexagone, dépasser un camion relevait souvent de bravoure et d'inconscience et surtout, on méprisait l'ancêtre du gilet jauge à deux pattes. Mais nous avons pu assister aussi à de magnifiques accidents...
Je reviens bientôt;
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Eric13190 »

:salut:
Magnifique prose :merci: ton récit est très touchant, on s'y croirait.
Je n'ai qu'une chose à dire... :megaphone: ENCORE.
:salut:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

Merci Eric, s'cusez-moi, les voisins qui rentrent de Guadeloupe viennent de nous rendre, visite, on en a profité pour aller voir mon châssis, Patrick viendra demain demain avec son découpeur plasma pour entamer l'ablation de partie la plus malade.
Bon, alors, j'en étais où?
Ah oui, les deux chevaux de Papa!
La première dont j'ai un très vague souvenir était une 23 nervures avec laquelle il ne fallait pas perdre de temps pour rejoindre nos lointaines destinations. Etait-ce un 375 ou un 425, je n'ai pas d'éléments de réponses, quelques vagues photos.
1961 07 Aline, Agnès, Gilda et Pipo à la Valfine.jpg
1962 07 La Valfine Jérôme Mme Alexandre Cécile Aline Claude Agnès.jpg
Je me rappelle mieux de la deuxième, suicide à capot "moderne"
Je reviens§
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par CHARLYSTONE »

:merci: Très émouvant, beau récit :pleurs: ,ça nous rajeunit pas, mais pu.....n quelle belle époque, les jours heureux, part contre si je peux me permettre, pour la pompe à essence, le compteur où les litres tourner plus vite que les Francs :siffle: :mdrr: Merci j'espère que tu vas nous raconter la suite :salut:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

Donc, il fallait tellement ne pas perdre de temps que ma mère jetait par le carreau battant le contenu du p'tit pot, comme on disait, et qui avait récolté le produit de nos mictions. Les routes, je vous l'ai dit plus haut, étaient souvent dangereuses. Bombées, pas toujours en état irréprochables, bordées d'obstacles mortels comme les platanes, les panneaux d'indication et de direction en béton, les bornes kilométriques du même métal, il y avait aussi les bornes hectométriques carrées et basses qui pouvaient être ravageuses de châssis même si les cantonniers entretenaient assez bien les bas-côtés sans sortir des tracteurs énormes avec voiture-balise hérissée de gyrophares. Mais les voitures pouvaient l'être également. Nous avons connu le capot mal fermé après les "niveaux" qui vient se rabattre à pleine vitesse sur la capote, masquant totalement la visibilité de notre héros paternel qui finissait sa course dans l'herbe en guettant son itinéraire par la vitre de gauche. cela, bien sûr, accompagné par les cris de terreur de Maman qui ne conduisait pas encore. Il parait que cette mésaventure se produisait aussi sur les DS mais que la découpe du capot permettait d'apercevoir la route par le dessous, je ne l'ai pas vécu, nous, nous étions deuchistes!
Les camions étaient autorisés à rouler le week-end et un jour, en en suivant un, nous reçûmes dans le pare-brise un caillou assez conséquent projeté par le jumelage dans lequel il s'était coincé. La vitre s'est instantanément "cristallisée" et papa a pu rejoindre le plus proche garage ( il y en avait partout ) en regardant au travers du rond resté intact en face de ses yeux. C'est un particularité du pare-brise des deux-chevaux (sécurit), existe-t-elle encore, je ne sais. En tous cas, le garagiste nous a changé cet accessoire important, il en avait en stock, il y avait du stock partout, surtout pour les pièces essentielles, la gamme d'automobiles était bien plus restreinte qu'à l'heure actuelle. Et hop, nous repartâtes vaillamment.
Une autre fois, fraîchement partis de la région parisienne, nous coulons une bielle vers Sens. Ca fait un joli brun de bruit mais nous rejoignons à vitesse réduite un autre garage le plus proche. Diagnostic établi, l'homme de l'art nous emmène à l'auberge des trois canards (qui existe encore) et va récupérer la pièce à Sens. Il travaillera dimanche compris et nous repartirons le lundi après deux nuits passées dans l'auberge que maman surnomma "du froid de canard" tellement la chambre était glaciale. Mais tout cela se faisait dans une chaude insouciance
1953 Claude et Elisabeth Marguerie.jpg
, notre pays vivait ses trente glorieuses, les gens étaient gais.
Cette deux chevaux bleue, succédant à la "capot plissé" était immatriculée 9191 DU 78. C'était le département de la Seine et Oise, les départements de la couronne parisienne n'existaient pas encore. Elle nous a transporté jusqu'en 1965. J'aimais beaucoup le clignoteur-minuteur et son chuintement quand on l'armait à droite ou à gauche,. J'essayais à chaque manœuvre de compter le nombre de fois où l'ampoule allait s'allumer, on en percevait la lumière par le trou de passage du fil vers le cabochon. J'aimais beaucoup aussi recevoir de l'eau par le volet d'aération quand il pleuvait légèrement. Décapoter était une fête mais on ne le faisait pas beaucoup avec Maman car son chignon ne résistait pas au vent créé par la vitesse intersidérale de notre vaisseau. Elle n'aimait pas non plus recevoir sur le coude le carreau relevé et dont le caoutchouc de maintien vieilli ne faisait que mal son travail de maintien. C'était drôle de laisser aussi ce carreau en liberté et de le voir 's'envoler" alternativement avec la vitesse. On acheta les brides de maintien pour le maintenir entr'ouvert, mais c'était moins "in", on ne disait pas encore "fun" et on likait encore moins. Cette voiture était une fête à elle seule et Papa un dieu sur terre.
A plus les amis pour la suite demandée à mon retour de mariage et d'autre aventures!
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Eric13190 »

:salut:
:merci: à bientôt :pouce:
:salut:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Deuchémoi »

:clap: :clap:
Merci pour ces beaux récits !
Le trou dans l'espace temps s'est ouvert, et la lecture quantique de tes histoires me transporte dans la faille spatio-temporelle ...
;)
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Eric13190 »

"Nom de Zeus" :gnark:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par CHARLYSTONE »

Bonjour, je crois que tu est prêt pour le Grand prix Goncourt :pouce: :salut:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Pat_finlande »

Belles histoires en effet!

Le Jura, la Saone-et-Loire, et meme Fontainebleau, je connais bien. J'ai grandi en Cote d'Or mais mon pere a fait de long sejours au centre de reeducation de Fontainebleau, donc on y est alle souvent. Et le Jura, c'etait camping et peche :) Bien sur, c'est fin des annees 80 - debut 90, donc les voitures etaient plus modernes, les routes aussi, et on prenait plus souvent l'autoroute que la nationale :wink:


Belle prose!
:merci:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par capinou26 »

Salut Louis ,
Tu étais visiblement un jeune fou 🤪
Et aujourd'hui, un vieux fou pour sûr...
En attendant, belle plume, bravo.
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

Bon, revenons à nos moutons.
De retour dans le Jura après le mariage de ma petite sœur le dimanche, je reprends le travail le lundi. J'arrive au dépôt (TP ), personne, pas une voiture, pas d'animation, le site est désert. Sachant que le patron, sans être réellement un farfelu n'en est pas moins un pittoresque, je me dis qu'il a fermé la boite pendant ma semaine de congés, qu'il a viré tout le monde, qu'il n'a pas pu me prévenir et que je n'ai plus qu'à rentrer chez moi. Quand même, je refume une cibiche dans la deuche repeinte de frais et puis je tire sur le démarreur... Ah, mais qui voilà! le chef de chantier, il va pouvoir me donner des nouvelles. En effet, il m'en donne: " qu'est-ce que tu fais là de si bonne heure?". Et je réalise soudain que le changement d'heure est passé par là et que j'ai une heure d'avance. Bon, c'est mieux comme çà, j'aurai ma paye à la fin du mois. La paie on la touche en espèces au bureau en même temps que la fiche. Deux-trois jours passent et ma femme s'annonce (peut-être par téléphone, en tous cas pas à la maison, on ne l'a pas, mais dans les campagnes et surtout en ces temps lointains il y avait toujours quelqu'un équipé de la bakélite noire pour recevoir un message et nous avertir. Le jour dit elle arrive mais avec un petite 104 pigeot (il me semble) de location et elle m'explique qu'elle est tombée en panne à Dôle avec notre "nouvelle" Citroën". Alors Dôle, on est toujours tombés en panne là-bas! La première fois c'était à cinq dans une 404, on avait fait Paris-le Jura par l'autoroute sur une seule voie tellement il y avait de neige mais la butée d'embrayage avait lâché avant d'arriver. On avait été obligés de dormir une nuit à l'hôtel, j'ai cru que j'allais tuer mon beauf tellement il ronflait, louer une voiture, mettre la 404 à réparer et retourner la chercher quelques jours plus tard, cette voiture finira sa vie en Afrique. Ce serait maintenant, avec plus d'expérience, on aurait fini le trajet en passant les vitesses sans embrayage, c'est parfois sport mais on y arrive! La deuch est donc à Dôle, garée dans la cour d'un hôtel généreusement prêtée par le tenancier. Comme ma femme a du mal à me diagnostiquer la panne, nous repartons le week-end suivant avec MA deuch et un moteur-boite de secours dans le coffre. Il fait un temps à ne pas mettre un Louis dehors mais j'arrive tant bien que mal à faire l'échange sous la pluie vaguement protégé par un petit parapluie. Après avoir remercié l'aubergiste nous repartons en convoi, ma dulcinée dans la voiture crème et moi avec l'ancêtre. Parce qu'elle est vraiment rustique cette 23 nervures! Tellement mûre que la pluie pénètre par le volet d'aération pourtant fermé et me goutte sur le pied droit. L'essuie-glace finit par tomber en panne, heureusement que la molette de secours me permet d'avoir un peu de visibilité. J'ai dû mal rebrancher le câble de compteur...Le voyage s'éternise, la montée depuis Morez jusqu'aux Rousses se fait à une allure d'escargot, ma femme est partie devant allumer le feu et, quand j'arrive enfin chez nous je m'écroule sur notre "canapé" en mousse et dodo!
Comme l'hiver s'annonce, nous décidons "d'hiverner" la deux cv repeinte dans un chalet plus haut dans la montagne et d'arrêter l'assurance, on pouvait le faire assez facilement. Comme ça on va pouvoir rouler avec la vieille, au point où elle en est, elle ne craint pas grand-chose et, de toutes manières on n'a pas loin à aller, on travaille au téléskis sur place. Dans l'hiver, ma sœur vient skier avec son récent mari et, pendant un jour de congé, nous allons à Lélex pour profiter des pistes et du télébenne. En revenant le soir, ventre à terre comme toujours, je passe dans une tranchée mal rebouchée et je casse le châssis, mais à l'arrière, la roue frotte sur l'aile, on est tous morts de rire, même pas on s'arrête. De retour à la maison je constate que la voiture est foutue et qu'il va falloir aller récupérer la belle dans son garage. En nous rendant au chalet nous constatons que la neige du toit a bouché la grange et qu'il va falloir dépeller comme disent les Jurassiens avec leur merveilleux accent. Alors, on dépelle, mais la neige est glacée et la grange est à vingt mètre de la route! Alors on fait une rampe dans la glace à la sortie de la porte de grange et, une deux cv c'est pas lourd, on la monte sur la neige, on pousse on tire on s'enfonce, pour finir on creuse une deuxième rampe en arrivant à la route pour adoucir le mur de neige créé par la fraiseuse des Ponts en Chaussées et hop, Titine est sur la chaussée. Batterie rebranchée, on titille démarreur et starter, ça démarre.
Bon maintenant, y a un autre problème. On a arrêté l'assurance de la voiture que nous venons de ramener et n'a pas encore reçu le remboursement du reliquat. Si j'écris à l'assureur d'arrêter le contrat de l'ancêtre pour le remettre sur la nouvelle, ça va être interminable ( nous sommes assurés en région parisienne et tous se passe par courrier ou par téléphone, il n'y a pas de mails ou d'Iphauuuune ), les courriers, les remboursements et les avoirs vont se croiser, j'ai une solution plus simple et plus rapide, je change les plaques, ni vu ni connu!
Un matin, toc toc, j'ouvre, c'est encore les bleus qui me demandent les papiers de ma deux cv et ceux de l'épave qui git à côté. Le problème, c'est que j'ai bien démonté les plaques pour les remettre sur l'autre mais j'ai négligé de faire vice et versa ce qui fait que au bas du capot plissé apparait l'ancienne immatriculation peinte en 56, cette voiture venait de Bretagne. Sentant l'embrouille j'explique benoîtement la manipulation que j'ai faite en j'en explique les raisons. Le gendarme me dit de remettre tout en ordre et que s'il repasse cet après-midi et que c'est fait il ne fera pas partir le rapport qu'il vient de rédiger avec nom, prénom(s), ceux de ta mère et de ton père et tout ce qui s'en suit. Dans le quart d'heure qui suit j'ai tout rectifié, le j'tarponne est-il repassé? Vous le saurez au prochain épisode de : Jeunesse, quand tu nous tiens!
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par toutoune »

bonsoir

suspense ,suspense :) :pouce:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Deuchémoi »

:gnark: Y'en a qui lisent le soir avant de dormir, moi, c'est la matin avant d'aller bosser....
:mdrr:
Pas de demande d'aide mécanique en Message Privé. Toutes les demandes se font dans les salons publics. Merci !
       /¯\
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Eric13190
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Eric13190 »

... et d'autres matin ET soir :gnark:

Une petite dose de forum 2cv légende le matin pour passer une bonne journée.
Une petite dose de forum.2cv-legende.com le soir pour bien dormir.
Oui oui, c'est mon docteur qui me l'a prescrit :mdrr:
:salut:
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louislarénov
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

Aujourd'hui je me suis marré, j'ai presque fini la cabine de sablage. Elle est beaucoup à base de bois alors j'ai balayé la sciure
tas de sciure (1).jpg
puis
sciure tamisée (1).jpg
J'ai tamisé pour remettre dans des bidons, c'est bien utile sur les taches d'huile par terre. Je me disais: "quand même, tu récupères tout, ça fait rapiat!" Comme vous le savez, je viens du Jura et cela m'a rappelé une histoire drôle sur base de rivalité entre deux villages du plateau. C'est un peu comme les histoires belges, elles se racontent des deux côtés de la frontière pour ridiculiser l'autre frontalier et c'est plutôt bon enfant. Mais la blague dont je vous parle concerne justement les rapiats. Elle est racontée par un Boucherand (les Bouchoux) qui dit que quand un habitant de la Pesse (village proche) éclaire la cheminée, il monte sur le toit pour tamiser la fumée pour être sûr de ne rien perdre.Et des blagues de ce tonneau, il y en a des wagons. En fait, tous ces fiers montagnards ne sont pas râteau, ils ont seulement vécu des conditions climatiques et d'isolement qui les ont poussé à ne rien jeter et recycler tout ce qu'ils pouvaient. Et, comme en plus ils ont un sens aigu de l'auto-dérision cela donne des veillées bien savoureuses les soirs d'hiver...
Pas revu le ch'tarponne cet après midi...Les jours passent, du coup j'oublie tout ça jusqu'au jour où je reçois une convocation du tribunal pour répondre de mes actes. Aïe! Je constitue un dossier important et, le jour dit, à l'appel de mon nom je passe devant madame le juge qui relate mon délit à la virgule près "qu'avez-vous à dire?". Je tente de bégayer une réponse approximative en secouant mes archives mais qui ne la convainc pas: "Vous avez une drôle de façon de régler les lenteurs administratives!" Point final, le tribunal vous condamne à une amende de je ne sais plus combien de francs, mais dans mon budget ça fait mal aux seins! Je rentre maison avec ma deuche crème en maugréant quand même un peu. Mais je n'ai pas de retrait de permis. Quand les mal coiffés me l'avaient ôté à cause de la ligne jaune (peut-être était-elle déjà blanche en 81, mais nous garderons longtemps l'habitude de l'appeler jaune), ils s'étaient d'abord pointé à la maison. Il n'y avait que ma femme, ils lui demandent: "êtes-vous au courant des affaires de votre mari?". Là, elle panique un peu, se demandant si je ne lui ai pas caché quelque chose et leur répond que je suis au téléski. Ils viennent donc me voir et me demandent de leur remettre le carton rose. Je ne l'ai pas sur moi, il est à la maison et je suis venu à pied, la mère de mes futurs enfants a besoin de la voiture pour aller en courses à la grande ville. "On peut vous emmener si vous voulez" me proposent-ils. mais je décline, je n'ai pas envie de traverser tout le village avec le museau qui dépasse de la vitre de l'Estafette. Et je leur remets mon permis qu'ils garderont, je crois, trois semaines.
Plus haut, je vous ai dit qu'on tombait toujours en panne à Dôle. Une autre fois que je rentrais de Pontoise, le moteur coupe d'un coup sans ratés. Le diagnostic est rapide, c'est sûrement l'allumage. Après avoir vérifié les connections bobine, bougies à vue d'œil, je me dis que c'est derrière le ventilo que ça se passe. Oui mais je n'ai pas d'outils et encore moins la clé de 14 décolletée qui sert à déposer l'hélice. Je suis pas loin de Dôle dans la campagne, on est dimanche, j'aperçois une ferme au loin et m'y rends pédibus-jambus. Le fermier auquel j'expose mon cas entre dans son hangar et y trouve l'outil convoité. A la campagne, tout le monde devait avoir la fameuse clé de 14 car tout le monde avait ou avait eu une deux cv. Donc je retourne à la voiture, fais sauter le ventilateur: un fil de la bobine mal rangé frottait sur l'hélice, je le répare succintement (dans le jura on fait une raponce), le moteur redémarre aussi sec et je vais rendre la clé à mon bienfaiteur. Retour maison dans le doux bruit du bicylindre...
De nouveau sur une deuche puisque j'ai attaqué la reconstruction de ma ruine d'AZ 61 ou 62 (je ne suis pas fixé), j'ai retrouvé avec nostalgie la clé de 14 que j'avais meulée à cet effet.
Bon, et puis avec mon copain Renaud qui a une Acadiane, des fois on va se promener dans les casses avec un autre bicylindre et forcément
au cul de la fiat 126 (1).jpg
on tombe en panne
fiat 126.jpg
fiat 126 (2).jpg
fiat 126 (2).jpg (94.83 Kio) Vu 5141 fois
Vous avez vu comme c'est malheureux des retraités!!!! On est quand même bien tassés dans ce pou de la route, mais c'est une quatre places!!! Le cousin est venu nous chercher en remorque, c'était la bobine. En rentrant on en a mis une de 2CV pour voir, elle a démarré...
A bientôt pour de nouvelles aventures de: jeunesse quand tu nous tiens.
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par capinou26 »

Sacré Louis, toujours la clé de 14 dans la main gauche et la plume dans la main droite...
Je vois que le LEGO avance doucement mais sûrement.
Quand tu n'auras plus que les phares à régler, fais moi signe.
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Eric13190
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Eric13190 »

:salut:
Bonsoir, @capinou26 , serait-il possible de passer au Café deuchiste pour une petite présentation, c'est la règle sur le forum que l'on ai ou pas de 2cv, l'important c'est le partage, mais le partage quand on se connaît: c'est mieux :pouce:
:salut:
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par Cousin-Hub »

Un vrai plaisir de lire vos anecdotes.
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louislarénov
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Re: Jeunesse, quand tu nous tiens

Message par louislarénov »

J'en ai d'autres, cousin Hub, mais en ce moment, j'apprends le forum et je dévore les restaurations, dossiers mécaniques et j'ai aussi le jardin, mais je reviendrais, promis!!!
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